Cinq bonnes raisons d’intégrer la planification familiale / santé de la reproduction et les services VIH
Date
April 1, 2010
Rédigé par
Domaines d'intervention
(Janvier 2010) PRB a récemment publié un communiqué de politique de gestion intitulé Renforcement de l’intégration des services de planification familiale et de traitement du VIH. Cet article souligne cinq bonnes raisons pour lesquelles l’intégration est un bon investissement qui apportera de multiples bénéfices aux individus, communautés, sociétés et systèmes de santé.
1. On a atteint un concensus international sur les bénéfices de l’intégration de la planification familiale et santé reproductive (PF/SR) et du VIH, et les services et conseils sont disponibles. Depuis 2004, six organisations internationales et un certain nombre de forums internationaux ont décidé de promouvoir l’intégration (voir Tableau 1). L’Organisation Mondiale de la Santé, ONUSIDA et d’autres collaborateurs ont publié des lignes directrices pour aider les preneurs de décision et les responsables de programmes à pousuivre l’intégration d’une manière stratégique et efficace du point de vue des coûts.1
Tableau 1
Déclarations de Politiques de Gestion Internationales sur le lien entre PF/SR et le VIH pour atteindre les objectifs du Caire et les Objectifs de Développement du Millénaire 2004-2009
Organisation et Année | Rapport/Politique de gestion |
---|---|
OMS/FNUAP, 2004 | L’Appel à l’Action Glion sur la Planification Familiale et le VIH/SIDA parmi les femmes et les enfants |
FNUAP/ONUSIDA/ Family Care International, 2004 |
L’Appel à l’Action de New York pour l’Engagement : Lier le VIH/SIDA et la Santé Reproductive et Sexuelle |
ONUSIDA, 2005 | La Stratégie ONUSIDA, Intensifier la Prévention du VIH, identifie l’intégration des noms comme une action de politique de gestion essentielle.. |
Assemblée Générale de l’ONU Session Spéciale sur le VIH/SIDA, 2006 | La Déclaration d’Engagement pour le VIH/SIDA recommende le renforcement des liens pour les politiques de gestion et les programmes entre la santé reproductive et sexuelle et le VIH/SIDA. |
Union Africaine, 2006 | L’Accès Universel aux Services de Santé Reproductive et Sexuelle Intégrés en Afrique : recommende l’intégration des services pour le VIH/SIDA aux services de santé reproductive. |
OMS, 2006 | Consultation Technique sur l’Intégration des Interventions VIH dans les Services de Santé pour la mère, le nouveau-né et l’enfant. |
Equipe Interagences pour la Prévention du VIH parmi les femmes enceintes, les mères et leurs enfants, organisée par l’UNICEF et l’OMS, 2007 | Guide pour une Augmentation d’Echelle mondiale de la Prévention de la Transmission du VIH de la mère à l’enfant : les liens entre la Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant et les services de santé reproductive et sexuelle sont une stratégie clef. |
ONUSIDA et OMS, 2009 | Considérations Stratégiques pour le Renforcement des Liens entre les Politiques de Gestion, les Programmes et les Services de Planification Familiale et de VIH/SIDA, un Appel à l’Action. |
2. L’intégration mène à une amélioration des débouchés du point de vue de la santé et de la prestation de services. De plus en plus de recherches montrent que l’intégration a des impacts positifs sur toute une gamme d’indicateurs. En 2009, l’OMS, le FNUAP, l’IPPF, l’ONUSIDA et l’Université de Californie à San Francisco ont publié un passage en revue systématique des publications qui examine les preuves concernant le lien entre les services de SR et de VIH. Des 58 études et pratiques prometteuses passées en revue par des pairs, 34 intégraient les services de VIH dans les programmes de santé sexuelle et reproductive existants (SSR), 14 intégraient la SSR dans les programmes de VIH existant et 10 intégraient ces deux éléments. Une majorité des études a montré des améliorations des indicateurs de santé ainsi que de la qualité globale des services, ce qui fournit des preuves supplémentaires qu’il faudrait rapidement intégrer ces services.2
3. Les programmes de VIH existant peuvent accroître l’accès aux services de PF pour plus de 200 millions de femmes ayant un besoin non satisfait de PF. Ceci est particulièrement vrai lorsque l’accès aux services de VIH a été mis sur pied au travers de programmes tels que le plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) mais les services de PF n’ont pas connu la même expansion. Dans ces pays, qui présentent parmi les niveaux mondiaux parmi les plus élevés de besoin insatisfait de planification familiale, on peut atteindre le plus grand nombre de clients en ajoutant la PF aux sites de conseils et dépistage du VIH existants (SCD), qui attirent des clients séropositifs et séronégatifs. Ajouter les conseils en contraception aux SCD présente aussi l’avantaage de répondre aux besoins d’une clientèle, en incluant des hommes et des jeunes, qui n’utilisent pas souvent les services de PF traditionnels.
4. La planification familiale est une stratégie clef de la prévention du VIH mais elle est largement sous-utilisée. L’importance de la PF pour réduire la transmission de la mère à l’enfant ne reçoit pas assez d’attention. Chaque année, on évite plus de 577 2000 grosseses non désirées parmi les femmes séropositives en Afrique sub-saharienne grâce à la contraception. Il est certes essentiel que toutes les femmes qui ont besoin de thérapie antirétrovirale (TARV) y aient accès, mais l’utilisation de la contraception évite déjà un plus grand nombre d’infections VIH parmi les nourrissons que la TARV.3 Si le besoin non satisfait de contraception parmi toutes les femmes de la région qui ne souhaitent pas tomber enceintes était satisfait, 533 000 grossesses supplémentaires non désirées pourraient être évitées parmi les femmes séropositives chaque année (voir Tableau 2).4
Tableau 2
Nombre annuel de Grossesses non Désirées et de Naissances Séropositives Evitées grâce à la Contraception (en supposant aucune prévention de transmission de la mère à l’enfant)
Pays | Nombre annuel de grossesses non désirées parmi les femmes séropositives évitées grâce à la contraception | Nombre annuel de naissances séropositives non désirées évitées grâce à la contraception* |
---|---|---|
Botswana | 13 907 | 4 172 |
Côte d’Ivoire | 6 491 | 1 947 |
Ethiopie | 9 092 | 2 728 |
Haïti | 3 040 | 912 |
Kenya | 48 631 | 14 589 |
Mozambique | 61 317 | 18 395 |
Namibie | 10 305 | 3 092 |
Nigeria | 41 445 | 12 434 |
Rwanda | 1 869 | 561 |
Afrique du Sud | 400 854 | 120 256 |
Tanzanie | 39 917 | 11 975 |
Ouganda | 25 243 | 7 573 |
Vietnam | 229 422 | 8 827 |
Zambie | 42 745 | 12 823 |
* Les auteurs se basent sur un taux de transmission vertical de 33 pour cent.
Source: Heidi Reynolds et al., “Contraception to Prevent HIV-Positive Births: Current Contribution and Potential Cost Savings in PEPFAR Countries,” Sexually Transmitted Infections 84, suppl. 2 (2008): 49-53.
5. L’intégration est rentable, améliore l’accès aux soins de santé et accroît la durabilité financière. L’intégration est rentable pour le client et le système de santé qui sont capables de partager les sites de services. On évalue que la fourniture de services de planification familiale dans les centres de traitement de soins VIH permet d’économiser presque US$25 pour chaque dollar dépensé.5
Etant donné qu’on a à ce jour réalisé peu de progrès pour réduire le nombre de nouvelles infections VIH ou répondre à la demande croissante de PF, l’intégration est une stratégie pour maximiser les ressources limitées et fournir de meilleurs services aux clients.
Karin Ringheim est conseillère en politique de gestion, Programmes Internationaux, Population Reference Bureau.
Références
- OMS, ONUSIDA et FHI, Strategic Considerations for Strengthening the Linkages Between Family Planning and HIV/AIDS Policies, Programs, and Services (Kampala, Ouganda : FHI, 2009) ; et OMS, FNUAP, IPPF, ONUSIDA et UCSF, Sexual and Reproductive Health and HIV Linkages: Evidence Review and Recommendations (Genève : OMS, FNUAP, IPPF, ONUSIDA, UCSF, 2009).
- OMS, FNUAP, IPPF, ONUSIDA et UCSF, Sexual and Reproductive Health and HIV Linkages.
- Heidi Reynolds et al., “The Value of Contraception to Prevent Perinatal HIV Transmission,” Sexually Transmitted Diseases 33, no. 6 (2006) : 350-56.
- tiré de : Heidi W. Reynolds, M.J. Steiner et Willard Cates Jr., “Contraception’s Proved Potential to Fight HIV,” Sexually Transmitted Infections 81, no. 2 (2005) : 184.
- John Stover, Leanne Dougherty et Margaret Hamilton, Are Costs Savings Incurred by Offering Family Planning Services at Emergency Plan (PEPFAR) HIV/AIDS Care and Treatment Facilities? (Washington, DC : USAID, 2006).