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La Fiche de données sur les jeunes du monde 2013

(Juillet 2013) Les filles et les garçons qui vivent dans les pays en développement n’ont jamais été autant scolarisés, ce qui leur permet d’acquérir des connaissances et des compétences pour mener une vie saine et productive. Même si ces nouvelles sont bonnes, de nombreux autres jeunes sont toujours confrontés à des obstacles pour trouver un travail, et adoptent souvent des comportements risqués pour leur santé, qu’il s’agisse du tabagisme, des grossesses et du mariage précoces ou des relations sexuelles non protégées.

La Fiche de données sur les jeunes du monde 2013, offre un portrait complet du bien-être des jeunes âgés de 10 à 24 ans à travers le monde, et présente des indicateurs tels que la taille actuelle et projetée de la population de jeunes, les taux de scolarisation, la participation à la population active, le mariage et la fécondité, et les risques et les comportements en matière de santé.

Les principaux résultats sont les suivants :

La grossesse et l’accouchement chez les adolescentes

Partout dans le monde, de nombreuses femmes âgées de 15 à 19 ans sont actuellement enceintes ou ont déjà accouché. Ce scénario est particulièrement vrai dans les zones rurales, où les filles sont mariées jeunes et subissent des pressions pour à avoir des enfants immédiatement. Au Zimbabwe, au Sénégal et en Colombie, plus d’une jeune adolescente sur cinq vivant dans une zone rurale a déjà accouché d’un enfant.

Les adolescentes qui vivent dans les familles les plus pauvres sont plus susceptibles de tomber enceintes ou de donner naissance à un enfant que les adolescentes qui vivent dans des familles plus aisées. Au Zimbabwe, au Sénégal, en Colombie et au Pérou, plus d’un quart des adolescentes âgées de 15 à 19 ans issues de 20 pour cent des familles les plus pauvres ont d’ores et déjà commencé à procréer. En outre, au Pérou, le taux de grossesses précoces est près de six fois plus élevé chez les adolescentes issues des familles les plus pauvres par rapport aux adolescentes issues des familles les plus riches.

Prévalence du mariage des enfants

Le mariage d’enfants se définit comme tout mariage dont une personne est âgée de moins de dix-huit ans et est une pratique répandue dans toutes les régions du monde. Cette pratique traditionnelle néfaste viole non seulement les droits fondamentaux des filles et des jeunes femmes, mais menace également leur santé et leur bien-être. Près de la moitié de toutes les femmes âgées de 20 à 24 ans en Asie Centrale et du Sud et en Afrique de l’Ouest se marient avant l’âge de 18 ans, ce qui les expose à un risque plus élevé de grossesses précoces, d’invalidité et de mortalité maternelle, et limite leur accès à l’éducation et à l’emploi. Bien que la prévalence du mariage des enfants soit plus faible dans d’autres régions, comme l’Asie du Sud-Est et l’Asie de l’Ouest, près d’une fille sur cinq dans ces deux régions a été mariée avant d’avoir 18 ans. Et dans les régions les plus pauvres du monde – en particulier en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest et en Asie Centrale et du Sud – plus d’une fille sur 10 s’est mariée avant l’âge de 15 ans.

Taux de fécondité chez les adolescentes dans le monde

Le taux de fécondité des adolescentes mesure le nombre de naissances pour 1000 femmes âgées de 15 à 19 ans. Bien que le nombre de naissances chez les adolescentes diminue dans toutes les régions du monde, la maternité adolescente reste fréquente dans de nombreux pays, notamment en Afrique subsaharienne. Les grossesses précoces entraînent de graves conséquences pour la santé et le développement des jeunes filles. Le risque de décès et d’invalidité maternel est plus élevé chez les adolescentes que chez les femmes de plus de 20 ans. Dans le même temps, les grossesses précoces limitent souvent pour les filles leurs possibilités d’éducation, de formation et de développement des moyens de subsistance. Les grossesses chez les adolescentes sont plus fréquente dans les pays en développement, où près de 10 pour cent des adolescentes accouchent chaque année, comparé à moins de 2 pour cent dans les pays développés.

Connaissance approfondie du VIH chez les jeunes

L’adolescence et la jeunesse (15 à 24 ans) sont les moments où la majorité des individus deviennent sexuellement actifs. Une connaissance approfondie du VIH – être en mesure d’identifier correctement les deux moyens de prévenir la transmission sexuelle du VIH, rejeter les deux idées fausses les plus fréquentes dans leur localité sur le VIH et savoir qu’une personne en bonne santé peut transmettre le VIH – augmente partout dans le monde. Cependant, de nombreux jeunes ne disposent pas des informations ou des moyens de se protéger contre le VIH. Dans les pays à forte prévalence, comme le Kenya et l’Haïti, moins de la moitié de toutes les femmes âgées de 15 à 24 ans ont une connaissance suffisante du VIH. Et au Mali, moins d’un quart de tous les jeunes hommes et les jeunes femmes ont une connaissance complète. Alors que les jeunes femmes sont confrontées à un risque plus élevé de contracter le VIH, les hommes sont proportionnellement plus susceptibles que les femmes d’avoir une connaissance complète du VIH.

Passage vers l’enseignement secondaire

Alors que de nombreux pays à travers le monde ont accompli des progrès rapides pour atteindre l’éducation primaire universelle, le fait d’assurer que les adolescents commencent et terminent leur scolarité dans l’enseignement secondaire est crucial pour leur acquisition des connaissances et des compétences nécessaires pour mener une vie saine et productive. Le passage vers l’enseignement secondaire mesure la probabilité que les enfants qui terminent l’école primaire commenceront leur première année d’études secondaires. Aux Philippines, la majorité des enfants réussissent le passage de l’école primaire à l’école secondaire. Au Sénégal et au Lesotho, moins de trois quarts de tous les élèves commencent l’école secondaire, sachant que les filles sont moins nombreuses que les garçons. Bien que cette transition soit probablement plus difficile pour les filles que pour les garçons, les jeunes hommes sont également exposés au risque de quitter l’école trop tôt. En République dominicaine et au Mozambique, les garcons sont moins susceptibles que les filles de commencer l’école secondaire.

Les jeunes sans l’éducation, l’emploi, ou la formation

De nombreux pays à travers le monde sont préoccupés par les jeunes qui ne sont pas scolarisés, n’exercent aucun emploi et ne suivent aucune formation (not in education, employment, or training : NEET). Alors que les jeunes chômeurs qui sont à l’école ou suivent une formation investissent dans leurs perspectives d’emploi et de revenus potentiels, les jeunes appelés « NEET » sont au chômage et n’ont aucune perspective éducative. Lorsque les jeunes ne sont pas en contact avec le système éducatif ou le marché du travail, ils ne peuvent pas développer les compétences clés qui leur seront nécessaires pour trouver un emploi intéressant. Dans tous les pays dont les données sont disponibles, plus de jeunes femmes que de jeunes hommes sont classés dans la catégorie « NEET ». Cette situation est particulièrement marquée dans les pays comme le Niger et le Pakistan, où plus de deux jeunes femmes sur trois entrent dans cette catégorie.