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PACE lance son Programme de renforcement en communication pour les politiques en français en Afrique de l’Ouest

PARTENARIAT DE OUAGADOUGOU

Le Project PACE (Policy, Advocacy, and Communication Enhanced for Population and Reproductive Health), financé par USAID et exécuté par PRB, a lancé en octobre 2020, en collaboration avec l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), la première édition en français de son “Programme de renforcement en communication pour les politiques.”

Combler le fossé entre la recherche et l’élaboration des politiques publiques

Ce programme, initié par PRB afin d’accroître l’utilisation des résultats de la recherche pour informer les processus de décisions des politiques publiques, vise à améliorer la capacité en communication scientifique des chercheurs, pour développer la passerelle entre la recherche et la formulation des politiques nationales. Il contribue à activer le levier de développement que peut être la recherche grâce à une communication pertinente – c’est-à-dire améliorer l’interface entre science et politique. Le renforcement de cette interface est particulièrement indispensable en Afrique sub-saharienne pour combler le fossé entre les ressources publiques et les besoins sociaux. Cette formation représente donc un investissement majeur pour l’Afrique sub-saharienne et l’élaboration de politiques adéquates pour l’atteinte des objectifs de développement durable.

A ce jour, PRB a formé près de 400 doctorants – qui occupent aujourd’hui des postes à responsabilités dans le domaine de la population – aux États Unis, puis dans d’autres régions du monde dont l’Afrique de l’Est, et aujourd’hui en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Ce premier cours francophone reflète également la volonté de PRB d’être davantage présent dans la sous-région en tant qu’institution et de contribuer aux efforts soutenant des changements politiques durables basés sur des processus de prise de décision informés par des données probantes.

Combiner la théorie et la pratique

Le curriculum a été dispensé par trois professeurs d’universités renommées de la sous-région : l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP, Burkina Faso), l’Institut de Population de Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR, Sénégal), et l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD, Cameroun).

Le Professeur Parfait Eloundou-Enyegue, Chef du département de sociologie du développement de l’Université Cornell et ancien élève du programme, a adapté la pédagogie et le curriculum au contexte de la région d’Afrique de l’Ouest et au format virtuel exigé par la pandémie de la COVID-19.

La formation a recruté sur dossier des candidats en thèse de doctorat d’universités des neufs pays du Partenariat de Ouagadougou et du Cameroun, dans un large éventail de disciplines en lien avec les priorités du projet PACE – sciences de la population au sens large, et notamment transition démographique, santé de la reproduction, planification familiale ou encore santé maternelle. Les candidatures ont été évaluées selon une grille de critères par un jury composé de l’UCPO, l’USAID et PRB. Les 15 doctorants sélectionnés pour la session de 2020 sont originaires du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Sénégal et Togo. Certains d’entre eux, rattachés aux universités de la sous-région, poursuivent actuellement leur doctorat en Espagne, en Belgique ou encore au Canada.

Le programme se déroule en deux phases : 1) cours intensifs et 2) travaux practiques.

Trois semaines de cours intensifs, de mise en pratique des principes enseignés dans les modules de la boîte à outils de communication sur les politiques du projet PACE. Les étudiants ont préparé chaque session grâce à des enregistrements vidéo réalisés par cinq anciens participants (francophones) du programme anglophone.

Les cours ont mis l’accent sur le renforcement des concepts clés à travers des discussions, des exercices d’application et des mises en situation. Ainsi, les étudiants ont dû réaliser une présentation éclair pour convaincre un “ministre” et son “chef de cabinet”, joués par des personnes qu’ils n’avaient jamais rencontrées. Une table ronde leur a permis d’échanger avec d’anciens élèves du programme sur l’intérêt de cette formation pour leur activité professionnelle et sur leur propre influence sur le changement politique. Une autre a réuni un parlementaire, une journaliste, un bailleur de fonds, un chercheur senior et un ancien cadre supérieur d’un ministère de la santé – autant d’acteurs de l’interface entre science et planification du développement avec qui ils ont pu débattre des difficultés et opportunités liées à la relation entre chercheurs et décideurs.

La période de cours s’est achevée par une présentation par chaque doctorant de son sujet de recherche, appliquant les divers concepts enseignés.

Trois mois de travaux pratiques au cours desquels les étudiants sont appuyés par des professionnels pour la rédaction d’articles scientifiques qui seront publiés dans le journal camerounais Sciences & Watch, et la production d’analyses de paysages politiques.

Encourager la collaboration

La mise en œuvre de cette proposition innovante de formation a rencontré un vif succès, tant auprès des étudiants que des professeurs d’université impliqués.

Au-delà du transfert de savoir, cette activité de renforcement des capacités a démontré l’immense potentiel présent dans les pays de la région: d’une part, des jeunes chercheurs compétents peuvent endosser le nouveau rôle dévolu à la recherche quant à l’information efficace des politiques publiques; d’autre part, la collaboration entre instituts de recherche d’Afrique francophone crée de synergies à haute valeur ajoutée.

C’est sur la base de ce potentiel fort que PRB, à travers le projet PACE, entend poursuivre sa collaboration au sein des pays afin de continuer à renforcer l’interface entre les sciences et les politiques et contribuer à un changement de politiques durable et éclairé.

Les liens perdureront entre les élèves, les professeurs, les instituts et PRB car cette fructueuse première expérience a initié un nouvel espace d’échanges en langue française. Dès à présent, la réflexion est entamée pour offrir cette formation au sein de l’ISSP, de l’IPDSR, et de l’IFORD en 2021.