Elizabeth Ransom
Former Policy Analyst
October 1, 2002
Former Policy Analyst
Consultant
(Octobre 2002) Environ 13 % des décès maternels à l’échelle mondiale sont le résultat de complications d’avortements dangereux1, et dans certaines régions ce chiffre représente jusqu’à un tiers de ces décès. Bon nombre d’entre eux surviennent dans des pays où l’accès à l’avortement est limité par la loi, ce qui provoque le recours à des procédures réalisées dans des conditions risquées. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 19 avortements dangereux sur 20 se déroulent dans les régions moins avancées de notre planète2. Ces statistiques sont probablement des sous-estimations de la réalité, dans la mesure où les avortements à risque sont sans doute responsables de nombreux décès attribués à des causes autres que la maternité.
Les contraceptifs permettent de prévenir les décès maternels grâce à la réduction du nombre de grossesses et d’accouchements3. Ils offrent en outre une protection importante aux femmes en leur permettant d’éviter les grossesses non souhaitées, qui se terminent souvent par des avortements dangereux. Ces procédures peuvent menacer la vie de la mère ou mener à l’infertilité et aux stigmates sociaux qui s’ensuivent, notamment la menace de l’abandon par le mari. Par ailleurs, les contraceptifs permettent aux femmes de retarder ou d’espacer les naissances et de se protéger contre les infections sexuellement transmises – notamment le VIH/SIDA (avec le préservatif).
Quel que soit le statut légal de l’avortement, la disponibilité de soins de haute qualité permettant le traitement et la gestion des complications des suites d’un avortement permet de sauver bien des vies4. Les femmes qui subissent des avortements dangereux risquent d’avoir besoin de soins médicaux en cas de complications telles que la septicémie, les hémorragies et les traumatismes. Les problèmes de santé sur le long terme incluent les salpingites et l’infertilité5. Les soins après avortement permettent de réduire la mortalité et la morbidité maternelles grâce au traitement des complications d’un avortement, aux services de planification familiale et de conseil psychologique, à un traitement non discriminatoire et aux liaisons avec les services de santé reproductive.
En Égypte, un projet a permis d’améliorer les services médicaux après avortement et de renforcer le recours aux services de planification familiale par les patientes ayant subi un avortement dans les services d’obstétrique et de maternité de deux hôpitaux6. Ce projet encourage l’utilisation de l’aspiration pneumatique manuelle avec anesthésie locale, qui s’est révélée la technique médicale la plus économique et la meilleure pour le traitement des avortements incomplets. Ce projet a aussi appris aux prestataires de services et aux patients à mieux reconnaître les signes de complications liées à des avortements incomplets et amélioré les services de conseil aux patients par le personnel hospitalier en matière d’obtention de méthodes de contraception. Bien que seuls de rares patients aient bénéficié de services d’information et de conseil quant aux options de planification familiale à leur disposition avant l’étude, plus de la moitié des patients ont parlé de la contraception avec leurs prestataires de service après ce projet. Le projet a également eu un impact important sur les procédures de contrôle des infections. Par exemple, le sondage précédant cette intervention a révélé que 60 % seulement des médecins utilisaient des gants stériles lorsqu’ils procédaient à des interventions chirurgicales, alors que cette pratique est devenue presque universelle après la conclusion de l’étude.
Elizabeth Ransom est analyste stratégique du Services des programmes internationaux du PRB. Nancy Yinger est le directeur des Programmes internationaux du PRB.
Extrait du rapport du PRB intitulé Pour une maternité sans risques : comment éliminer les obstacles aux soins.